Un foodtruck pour favoriser la réinsertion sociale

Le Centre André Pelletier de l’Estrie (CAP), anciennement nommé le Centre Corps Âme et Esprit, se lance dans une nouvelle aventure à visée sociale avec un projet de camion de cuisine de rue.


« L’idée [de ce camion], c’est d’en faire un projet dans notre programme de réinsertion sociale pour permettre à nos résidents de se remettre en lien avec le milieu du travail tout en étant accompagné thérapeutiquement », dit Marie-Andrée Pelletier, directrice générale du CAP Estrie.

Marie-Andrée Pelletier, directrice générale du Centre André Pelletier

Pour Mme Pelletier, le projet du camion de restauration répond à un besoin collectif de rassemblement, de collaboration et de réseautage.


J’ai constaté, avec les années, que plusieurs résidents vivaient beaucoup d’anxiété à l’idée de retourner sur le marché du travail. Plusieurs d’entre eux ont travaillé en restauration et je me rends compte que la culture [de la profession] est très difficile, ce qui fait qu’une thérapie leur est nécessaire.—  Marie-Andrée Pelletier, directrice générale du CAP Estrie


L’objectif est d’offrir un milieu de travail sécurisant aux résidents pour qu’ils réintègrent le milieu éventuellement.

Depuis la naissance du projet, Mme Pelletier constate l’impact positif du camion de cuisine de rue chez ses résidents.

« L’un de nos résidents a réussi à compléter sa thérapie. Il a terminé le programme de réinsertion et il travaille maintenant. Encore aujourd’hui, il continue à nous aider en s’impliquant dans le projet du camion », souligne-t-elle.


On veut maintenir un lien avec eux. Si on fait la différence pour quelques personnes seulement, on a fait notre travail. Ce n’est pas la quantité qui compte, il faut d’abord aider sincèrement une personne pour créer un changement.—  Marie-Andrée Pelletier, directrice générale du CAP Estrie


La directrice générale souligne que le camion de cuisine de rue est avant tout un projet communautaire. L’initiative du CAP Estrie vise à déstigmatiser la thérapie, ainsi que les personnes en traitement en offrant à la population une expérience de restauration humaine.

Le CAP Estrie s’intégrera donc majoritairement aux activités des organismes communautaires à but non lucratif, des entreprises d’économie sociale et celles qui appuient la mission de l’organisation dans la région.

« Le projet est une diversification de revenus qui nous permet de poursuivre notre mission. On veut s’adapter aux différents milieux en offrant des prix raisonnables », rapporte Mme Pelletier.

L’organisation compte déjà sept événements à son calendrier pour l’été. C’est d’ailleurs le 26 mai que le CAP Estrie sur la route fera sa première apparition de l’année à Sherbrooke.

(Rosalie Croteau/La Tribune)